A partir de quel âge un coureur voit-il ses performances décliner : 50, 60, 70 ans ? Les dernières études menées aux Etats-Unis prouvent qu’un organisme entraîné reste compétitif très, très longtemps.
Le record du monde de marathon pour les athlètes de plus de 70 ans est aujourd’hui de 2h54’48
. Plus de 14km/h de moyenne et un temps final inférieur de quatre minutes à celui réalisé par le champion olympique des premiers Jeux de l’ère moderne en 1896 à Athènes. Un peu plus d’un siècle est passé. Le matériel a certes fait des progrès considérables et les techniques d’entraînement se sont nettement affinées. N’empêche ! Le fait que Ed Whitlock, un Canadien d’origine anglaise de 73 ans, boucle les 42,195km sous la barre des trois heures donne à réfléchir.
D’autant plus que son cas, certes extrême, n’est pas isolé. De nombreux athlètes amateurs repoussent désormais des limites physiologiques que l’on pensait infranchissables. Particulièrement lorsque la pratique régulière de la course à pied a été découverte sur le tard.
Dans leur immense majorité, ces vétérans qui s’entraînent souvent quatre fois et plus par semaine récupèrent parfaitement de leurs efforts et ne déclenchent pas plus de blessures liées à leur pratique sportive que des sujets plus jeunes.
Aucune raison musculaire pour que l’âge contrarie la qualité des performances
Une raison principale à cela : la masse musculaire d’un athlète en bonne condition physique ne s’atrophie pas et la qualité des efforts effectués sans production d’acide lactique n’est pas tributaire de l’âge. Tout juste, est-il indispensable de s’entraîner de manière toujours plus sensée au fil des années.
Là aussi, le credo de base est le même pour les vétérans que pour des coureurs plus jeunes : s’entraîner souvent et s’entraîner dur ! L’un des facteurs de performance les plus importants dans les sports d’endurance est la capacité de l’organisme à consommer un maximum d’oxygène. Afin d’améliorer sa vo2max, il est nécessaire pour les athlètes de 50 ans et beaucoup plus de s’imposer des séances au seuil – c’est-à-dire à la limite de la production d’acide lactique.
Mais le cœur devient moins performant avec le temps
Les ravages relatifs du temps sur les meilleurs chronos des marathoniens sont cependant difficiles à contrer totalement. C’est que le cœur devient moins performant avec l’âge. On estime que la fréquence maximale baisse de sept à huit pulsations minute par décennie. Sédentaires et sujets pratiquant une activité physique régulière se rejoignent sur ce point précis. Autre élément qui explique la baisse des performances avec le temps : les poumons ne peuvent stocker autant d’air.
Un cœur plus lent et des poumons contenant moins d’oxygène justifient donc en grande partie le déclin des coureurs de longue distance.
Une étude publiée en mars par the American Journal of Sports Medicine assure que les athlètes âgés de 55 à 68 ans ont un débit sanguin 20% moins important dans leurs jambes que les athlètes de vingt ans. Mais que le niveau de performance ne baisse pas de manière significative avant l’âge de 65 ans. Une sacrée bonne nouvelle !
S’il faut choisir entre s’entraîner plus et s’entraîner mieux, il est toujours préférable de s’entraîner mieux. C’est-à-dire en privilégiant les séances de qualité, type fartlek ou fractionné, durant lesquelles le cœur travaille de manière vraiment active