Pour celles et ceux qui n'ont pas eu la chance de voir la course en direct pour cause de course sur le terrain
Lucky, tu avais raison, un départ d'éthiopien c'est plus payant !
MARATHON DE PARIS : Sprint stupéfiant de l'Ethiopien Kebede, beau vainqueur en 2h 06'37"
C'est dans un petit air frais, au pied de l'Arc de Triomphe, que 29 706 coureurs se sont placés dans le sas de départ, déployant banderolles, farandolles et bonne humeur. Signe d'une santé examplaire du marathon français qui exprime sa ferveur et son enthousiasme avec un esprit de fête sur les Champs Elysées.
Car il y avait de tout comme banderolles avec une présence remarquée des Ch'tis qui tenaient sans doute à répondre aux loups du Paris St Germain.
"Fier d'être Chti"..."Cha va tiot Biloute ?", les bergers ont tenté de chasser les démons qui rôdent dans les stades.
Mais la course performance reprenait vite ses droits pour enflammer le pavé parisien avec un groupe de tête très compact, un énorme vaisseau lâché à 3'02" au kilomètre, bien décidé à profiter de cette météo exceptionnelle pour tenter d'affoler les compteurs.
En tête, que des flibustiers d'Afrique de l'Est et au milieu de ce groupe, un peu esseulé, le français Simon Munuytu, ancien légionaire, d'origine kenyane, cherchant là, l'unique et l'ultime occasion de se sélectionner pour les Jeux de Pékin avec le maillot de l'équipe de France sur les épaules.
45 hommes au début puis 20 au 5ème km passé en 15'10", ce groupe alignait les kilomètes avec sagesse, dans un rythme bien contrôlé par les lièvres. Un course bien cosntruite qui allait permettre de passer en 30'08" au km 10, 45'13" au km 15 et 1h 03'41" au semi, soit sur les bases de 2h 07'.
Dans celui-ci, il était aisé de remarquer le petit Ethiopien Tsegaye Kebede, bien calé dans la foulée des Kenyans, ne mettant jamais le nez à la fenêtre, appliquant à la lettre des consignes de course et une tactique bien connues des Ethiopiens.
On observait également avec plaisir la présence de Simon Munyutu, bien décidé à jouer l'unique carte maîtresse à abattre pour accrocher un temps qualificatif.
Le Clermontois désormais militaire au régiment de Suippes, restera ainsi le plus longtemps possible sur le pont de ce navire, véritable brise glace.
Au 30ème km, le dernier lièvre s'écarte en levant les bras au ciel et c'est aux prétendants de s'expliquer. Il ne faudra pas attendre longtemps pour que le groupe fonde comme neige au soleil. Pour qu'il ne reste au final que deux hommes en tête. Moses Arusei et Tsegaye Kebede, pour un duel Kenya - Ethiopie.
Ils vont offrir un très beau coude à coude à un public malheureusement bien clairsemé dans le bois de Boulogne. Pas un ne voulant lâcher un mètre. Dans le même tempo, dans le même souffle avant que l'Ethiopien ne décroche un bref regard et porte une attaque décisive.
Il ne se contentera pas de finir au train. Le petit coureur d'Addis Abeba s'offrira un sprint monstrueux, sans un rictus, sans ouvrir la bouche, sans une marque de fatigue pour aligner un 2h 06'37" comblant de bonheur les organisateurs.
Moses Arusei termine second en 2h 06'47" et Hosea Rotich, 3ème en 2h 07'20".
Il ne faudra pas attendre longtemps pour voir surgir le maillot bleu du français. Encore quelques foulées et Simon Munyutu franchissait la ligne d'arrivée en 2h 08'16", nouveau record personnel et surtout un billet pour Pékin en proche. Le rêve pour ce coureur attachant qui a fait le choix difficile de s'exiler et de venir vivre en France.
Mar 8 Avr - 9:07